Bouvier bernois : un éleveur nous en parle

20 avril, 2021
Bouvier bernois : un éleveur nous en parle

Landry Gérard, éleveur de Bouvier bernois, est entré dans le monde cynophile à l’adolescence. Il nous explique comment accompagner ce chien de race à la santé délicate dans sa croissance et son bien-être. Avis aux futurs maîtres de ce gros toutou câlin.

Landry, le Bouvier bernois partage ta vie d’éleveur depuis plus de 10 ans. Peux-tu rappeler les principaux problèmes de santé spécifiques à cette race* ?

Il faut tout d’abord savoir qu’elle est malheureusement sujette aux cancers. De tous types et à tout âge. Troubles digestifs et de l’alimentation, retournements d’estomac, problèmes rénaux : c’est ça aussi le quotidien du Bouvier bernois. Enfin, du fait de sa masse (jusqu’à 60 kilos pour un mâle adulte et 45 kilos pour une femelle) et de sa croissance ultrarapide la première année de vie, cette race de chien connaît fréquemment des problèmes osseux et des douleurs articulaires qui touchent en général les coudes, les hanches et les épaules.

C’est dur de penser à ces chiens de race, produits selon certains standards et qui, très jeunes, peuvent vivre dans la souffrance, voire rapidement disparaître...

C’est vrai. C’est là que l’élevage fait sens, d’une certaine façon. Par son statut, un éleveur dépend d’un organisme auquel il est tenu de transmettre toutes les données obtenues par l’observation de ses chiens. Les autres éleveurs ont accès à ces informations. Elles permettent de limiter les accouplements à risque entre certains chiens, et donc d’optimiser l’état de santé des futurs chiots. Le but est qu’ils soient « au top » au niveau physique.

Mais les problèmes de santé apparaissent, malgré tout le sérieux et les efforts des éleveurs, n’est-ce pas ?

C’est exact, les maladies et malformations traquent le Bouvier bernois. C’est le lot de cette race. Cependant, on peut prévenir ces problèmes ou les prendre en charge lorsqu’ils apparaissent. En tant qu’éleveur, je cherche toujours à sensibiliser les acquéreurs de mes chiots à l’hygiène alimentaire. Le choix des croquettes, la nourriture naturelle plutôt qu’industrielle : tout cela diminue les troubles digestifs et contribue à protéger les reins du Bouvier bernois.

J’encourage également les contrôles sanguins annuels pour surveiller l’apparition de cancers ou d’autres pathologies. Les dépistages de dysplasie des hanches, coudes et épaules sont également à faire.

Et quand la douleur s’installe, pourquoi ne pas consulter un ostéopathe ou avoir recours aux huiles essentielles ou au CBD pour chiens ?

Il ne faut pas non plus oublier toute l’importance des conditions de vie du chien dans l’équilibre de sa santé : au plus près de la famille, avec un accès aux grands espaces, tout en gardant un rythme de vie tranquille. J’engage enfin les propriétaires à fréquenter les clubs d’entraînement de chiens de race. Ils permettent au chien d’avoir un contact avec ses congénères. Et puis, ça lui permet de garder une petite activité physique adaptée à son gabarit et ses capacités.

Un Bouvier bernois est l’ami rêvé des familles. Bon vivant adorable, il reste un chien au bien-être exigeant. Son acquisition doit donc résulter d’une décision réfléchie.

 

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